Ian Fleming

Introduction

    Son nom est Fleming, Ian Fleming. À jamais associé au personnage de James Bond, l'écrivain restera dans les mémoires pour son apport indéniable à la littérature d'espionnage mais également au cinéma. De la création de Bond à son intronisation par le septième art, on revient sur son parcours atypique d'un auteur beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît, et de son espion charismatique, icône opo ayant traversé avec plus ou moins d'agilité les cinquante dernière années. 

Reflets dans une oeil d'or

   Exception faites de certains Royals, il est assurésement avec Winston Churchill et les Beatles le citoyen britannique le plus célèbre du siècle passé. Né le 28 mai 1908 à Londres, ce fils honorable famille écossaise ayant fait fortune dans la finance ne se destinait certaienement pas au métier d'auteur best-sellers. Mais nécessité faisant loi, courant après l'argent tout au  long de sa trop courte vie. Il perd son père, tué au front en 1917, alors qu'il n'a que 9 ans. Envoyé comme il se doit à Eton, puis à l'Académie Royale militaire de Sandhurst, ce sportif frénétique peu rancunier souhaite apprendre l'allemand. Le voici donc dans une école expérimentale, à Kitzbühel, en Autriche, où il ne déchausse ses skis que pour sauter dans le lit de jeune femmes très accomandantes. Ian Fleming tombe  à la fin de l'adolescence dans le sexe, l'alcool et les cigarettes. À cette période, c'est un jeune homme athlétique au nez cassé à la suite d'une collision lors d'un match de foot, peu enthousiasmé par les études. Sans un sous en plus, son grand-père paternel a decidé que les enfants de sa belle-fille ne toucheraient rien ou très peu. Ian Fleming doit se résoudre à accepter l'idée de travailler. Le voici courtier pour survivre. La déprime totale. Il rêve d'autre horizons, littéraire, mais préfères laisser cela à l'un de ses frères, l'écrivain voyageur Peter Fleming, qu'il jalouse. Puis employé un temps à l'agence Reuters où il découvre que lui aussi peut écrire et plutôt bien. Une école de la rapidité et de la concision qui, reconnaîtra-t-il plus tard, lui sera trèsn utile poour l'écriture des James Bond.

Au service (secret) de Sa Majesté

    La moutée du nazisme et des populismes, la terreur rouge lui offrent enfin l'occasion de se sentir utile avec un style, et peut-être utile à lui-même. Pistonné par son frère, il est envoyé par le Times en 1939 à Moscou. Son compte rendu, très discret, n'est pas publié par le journal mais lui vaut l'attention des diplomates du Foreign Office. Ian est remarqué par le contre-amirale John Gdfey, directeur du Naval Intelligence Department, le fameuc NID. La guerre est déclarée, Ian Fleming se révèle une boite à idée, parfois totalement farfelues et parfois jouable. Il adore en particulier monter des opérations de contre-informations. Peu avant la fin des hostilités, après avoir vécu nombre d'aventures rocambelesques, Ian Fleming confie à un ami qui s'inquiète de savoir ce qu'il compte faire une fois démobilisé. Traversant de grande période de mélancolie, où il broit du noir. Ian Flemin g rêve de soleils et de plages de sable blond. Il déniche son. petit paradis à la Jamaïque, île découverte lors d'une réunion consacrée pendant la guerre à la lutee contre les sous-marins allemands dans la zone caraïbe. Fauché, il accepte le prêt d'une de ses maîtresse peu regardantes sur ses infidélités. Goldeneye (c'est le nom qu'il donne à sa maison) est habitable dès décembre 1946. Le lieux sera jusqu'à la fin de sa vie, à la fois sa thébaïde sensuelle et son refuge d'écriture où coucher enfin sur le papier ses faits d'armes et ceux de ses camarades. Il y passera tous ses hivers, de décembre à mars, et y écrira pendant une douzaine d'années la totalité des quatorze James Bond. 

La naissance d'un mythes

    Là à l'ombre des cocotiers, l'agent secret au service de Sa Majesté surgira peu à peu du brouillard londonien des années mortes, double rêvé de l'auteur, créé à partir de plusieurs espions connus ou croisés autrefois. Il faudra pourtant quelques années à Ian Fleming pour qu'enfin, son tout premier James Bond soit publié. Sept ans exactement. Casino Royale connaît le succès, mais ce n'est pas encore la gloire. Ce célibataire endurci a mainteant plus de quarante ans et, pour la première fois de son existence, songe à se caser. Il jette son dévolu, après réflexions, sur l'une de ses maîtresses régulières. Ann est alors mariée à Lord Rothermere dont elle a deux enfants. Un troisième, Caspar, naît en 1952, semant l'embarras dans ce triangle amoureux. Lord Rothermere n'est pas idiot : ce bébé est le fils de Ian Fleming. Mais une bonne éducation corsetée par un flegme tout britannique éviteun pathétique scandale. Le divorce est très rapidement réglé à l'amiable, chèque conséquent à l'appui pour l'ingrate qui prend ses quartiers d'ihiver à Goldenye et finit par épouser Ian. Engagé au Sunday Times, l'apprenti écrivain a obtenu de Lord Kemsley, son propriétaire, deux mois de vacances par ans en plus des traditionelles vacances d'été. C'est ce qu'on appelle un traitement de faveur, arraché sans doute par un effet d'admiration naturel. Ian Fleming sait se mettre en poche quiconque pouvant lui être utile, à un moment comme à un autre, que ce soit femme ou homme. Les années passent, les James Bond se succède : Vivre et laisser mourir, Moonraker, Les diamants sont éternels, Bon baisers de Russie, James Bond contre Dr No, Goldfinger, etc. Et, avec eux, un succès exponentiel, en dépit des railleries de certaines grandes plumes. 

Vivre et laisser mourir

    Les alertes physiques se succèdent aussi avec une inquiétante ponctualité. La célébrité, l'argent enfin ! et pourtant rien ne semble aller. L'alcool, les cigarettes et ce corps d'athlète qui rend peu à peu les armesn entraînant son propriétaire dans ce constat amer : on ne peut rien contre l'inéluctable décrépitude. Les conquêtes se font moins nombreuses, alors que se mutliplient les sciatiques de vieillard précoce. Le moral, bien sûr, s'en ressent. Vivre et laisser mourir... 40 millions d'exemplaires vendus de son vivant n'offriront pas à Ian Fleming un recours en grâce, une remise de pein e. Devenu un quinquagénaire atrabilaire et usé par les excès, Ian Fleming enterre sa mère, Eve,  et ne cesse "d'asticoter" selon le mot d'Ann, leur fils, aml aimé et bipolaire, qui finira par se suicider onze ans plus tard. Et puis en août 1964, c'est le grand bond en avant, lors d'une réunion de comité de son club de golf, crise cardiaque. Ce qui marque la fin d'une vie d'excès. 

Date de dernière mise à jour : 04/11/2021

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